En fonction des instruments, de la performance et de la formation du chanteur, les prises vocales varient d’une chanson à une autre, et quel que soit le genre musical. Il est nécessaire de trouver le juste équilibre pour obtenir un son fluide. C’est à ce niveau qu’intervient la compression audio. Comme les autres effets, la compression est essentielle pour le mixage.

Bien maîtrisée, elle permet d’améliorer les mix. Sur le marché, on retrouve les compresseurs audio analogiques et les compresseurs pour mastering. Identique à ces deux catégories, le rôle est de procéder à une réduction des plages dynamiques des enregistrements ou des mix complets. Pour pouvoir procéder à un réglage professionnel du son, vous devez maîtriser les paramètres comme le threshold, release, attaque, etc.

Sommaire

Commencez par bien comprendre le compresseur audio

On entend par compresseur audio, un outil de traitement servant à réduire la plage dynamique d’un signal audio. La plage dynamique étant la distance entre les points hauts du signal audio et les plus bas. Le rôle de cet outil est d’épargner les points élevés d’un signal audio des écrêtements et des crêtes.

Le compresseur fonctionne sur la base du processus de réduction de gain qui conçoit une limite de seuil. C’est cette limite que les parties élevées des signaux audio ne peuvent pas dépasser. Disposant de commandes standards, le compresseur s’utilise aussi bien sur les voix que sur les divers instruments.

En matière de mastering professionnel, cet outil sert à créer un son cohérent, perçu comme fort. Au-delà, le compresseur audio augmente la qualité tonale d’une piste et façonne les transitoires d’un signal.

L’appareil dispose d’une série de commandes qu’il suffit d’ajuster de manière méthodique et lente pour éviter des surcompressions. S’ils obéissent au même principe, les compresseurs sont différents. Il existe ceux qui sonnent plus nettement et précisément et d’autres plus modernes.

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Maîtrisez les réglages essentiels du compresseur audio

Sur un compresseur audio, il existe plusieurs réglages essentiels dont la maîtrise permet de réaliser des sons professionnels.

Le knee

Parfois négligé dans le traitement du son, le knee est ce réglage qui permet de contrôler les zones de transition du seuil de compression. Représentant l’intensité du son de la compression, il peut être hard ou soft (dur ou doux). Sur certains compresseurs, on retrouve des plugins qui permettent à l’utilisateur de choisir entre les deux. D’autres disposent d’un potentiomètre pour ajuster de manière précise le knee.

Lorsque le knee est soft, la compression donne l’impression d’une musique plus naturelle. Au contraire, s’il est hard, la zone de transition disparaît. Plus facilement, on perçoit l’effet de la compression, qu’elle soit désactivée ou activée.

Le threshold

Pour réussir une compression audio, le réglage du threshold (le seuil) est indispensable. Le seuil renvoie un niveau en décibels (dBFS) nécessaire pour atténuer le signal et faire fonctionner le compresseur. Le niveau du réglage du threshold dépend de ce qu’on souhaite faire du compresseur.

Si l’objectif est de réduire largement la plage dynamique d’un enregistrement, le seuil devra être plus bas pour permettre au compresseur d’affecter une grande partie du signal. Si l’objectif est plutôt d’atténuer les crêtes, le réglage du seuil devra se faire à un degré plus important.

L’attaque

C’est l’un des réglages essentiels à connaître sur le compresseur audio avec le relâchement (release en anglais). L’attaque correspond au temps de compression du signal au niveau déterminé par le ratio. La première condition pour travailler normalement avec un compresseur, c’est la rapidité de l’attaque au même titre que le relâchement.

Lorsque l’attaque est rapide, un signal peut être saisi avant qu’il ne disparaisse sous le seuil. Lorsque le compresseur est réglé à un temps d’attaque trop rapide, le signal devient terne et neutralise les transitoires. Cela pour qu’ils ne soient pas perceptibles dans un mixage. Selon que le temps d’attaque sur une caisse claire est d’une ou 5 millisecondes, l’impact sera différent sur sa transitoire.

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En cas de temps d’attaque trop lent, il est possible que le signal se faufile avant le déclenchement du processeur. Une attention particulière devra être prêtée aux sons de la batterie qui ont des temps de relâchement naturellement très courts.

Le release

Le réglage du Release (relâchement ou retour en français) correspond au temps d’arrêt de fonctionnement du compresseur une fois le signal retombé en dessous du Threshold. Mesuré en millisecondes, c’est un paramètre qui n’est pas instantané.

Le release ne doit être réglé ni trop lent ni trop rapide. Comme en matière d’attaque, ces deux critères (rapide et lent) dépendent du signal traité. En termes de grandeur, on trouve :

  • Au-dessus de 300 ms, le release est lent ;
  • En dessous de 100 ms, le release est considéré comme rapide.

Lorsque le release est très lent, la piste perd en dynamique. Le compresseur ne sera pas revenu à zéro avant la crête suivante. S’il est rapide, on perçoit dans le son un effet de pompage. Après avoir été réduit pour les crêtes, on entend le compresseur relever le niveau sonore. Sur certains compresseurs, la gestion du temps de relâchement se fait automatiquement avec celui d’attaque.

En cas de signaux avec enveloppes plus lents, le compresseur s’appuiera sur des temps d’attaque et de relâchement plus lents. Il est nécessaire de trouver le bon équilibre entre le relâchement et l’attaque. Cette étape est nécessaire avant l’ajustement du ratio et du seuil de compression.

Le gain de sortie ou Make-up gain

En général, les compresseurs audio disposent d’un gain de sortie. Après l’application de la compression, le niveau de signal diminue, car un bon volume est perdu. Le rôle du gain de sortie est de remonter l’ensemble du signal en intégrant les sons les plus faibles tout en réduisant la dynamique.

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Pour bien manier ce réglage et ressentir l’impact du compresseur sur l’audio, il faut adapter le niveau de sortie à celui de l’entrée. Ce faisant, l’effet de la compression est désactivé. Une évaluation du traitement pré et post compression est possible. Le réducteur de gain indique des moyennes sur lesquelles vous pouvez vous baser. Entre 6 et 8 dB de Gain de Réduction, on peut utiliser un gain de 7 dB.

Pour les genres de musiques lourdes, la réduction de gain sera plus importante. Parce qu’il n’y a pas de valeur standard, il faudra utiliser ensemble l’attaque, le relâchement, le gain de maquillage et le seuil pour produire un signal cohérent du point de vue dynamique.

Le sidechain

En plus d’être une technique de compression, le sidechain est un réglage présent sur le compresseur dynamique. Placé sur une piste, le compresseur audio compresse son signal. Avec le réglage sidechain, la compression peut être déclenchée en fonction d’autres signaux, tels que :

  • Celui de la première piste sur lequel a été appliqué le filtre ;
  • Le signal d’une autre piste différente.

Le niveau de compression

Il n’existe pas de valeur ou de niveau de compression fixe. La compression à appliquer peut être plus agressive ou légère en fonction de l’artiste, du style musical et du morceau. Mais dans la majorité des cas de compresseurs, c’est le GR (Gain Reduction) qui indique le degré de compression.

Pour un son fluide et professionnel, il est recommandé de rester en dessous de 6 ou 8 dB de GR. Au-delà de 8 dB, les réglages courent le risque d’être trop extrêmes. Dans le mastering moderne, moins on voit les aiguilles bouger, plus la réduction de gain permet d’ajouter efficacement la « glu » sonore.

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